La route dans un combi

Vous aurez bien compris, qu’avec un combi, ce n’est pas la vitesse qui prime!… C’est le rythme! Les virages qui mouvent, les dos d’ânes qui donnent le tempo, et les côtes qui temporisent.

Un rond point, un zigzag, mal négocié ou pris trop vite (20km/h), et c’est tout ce qui n’est pas attaché ou rangé dans le combi, qui se fait la malle. Ça peut aller d’un simple couteau utilisé le midi, pour un sandwich (mais ça, ce n’est pas trop grave), à un jerrican rempli qui fuit du bouchon (et là, il y a URGENCE!…. »Viiiite ma chérie, l’eau va couler! »). Le truc, c’est de ne pas paniquer pour le conducteur et de se retourner violemment pour voir ce qui se passe! NON! Risque d’écart sur la route et ce n’est pas conseillé!… Alors, Cool! Relax! Ça va se gérer!…La co-pilote est là pour gérer ces problèmes. J’ai déjà vu Stéphanie se retrouver de sa place de passager à la position arrière du combi en un quart de la moitié d’une seconde!

Les ralentisseurs les mieux négociés qui font le moins mal au crâne et au bas du dos, sont ceux qu’on a le temps de voir et qu’on peut prendre en-dessous de 10km/h. Au-dessus et nous avons l’impression de décoller pour Mars. Les amortisseurs et la vaisselle font du bruit, mais …. Cool! Relax! Ce n’est rien! C’est juste du bruit!

Les collines, les vallons, voire les buttes, débuteront au mieux à 80 km/h et seront achevées au pire à 30km/h, à la fin de la montée. Mais Cool! Relax! Tu y arriveras, en haut! Moins vite que prévu, mais c’est tout!

Ça, ce sont les points ennuyeux d’une conduite en combi, avec la tempête latérale. Mais quand on les connaît, ces petites particularités sont insignifiantes en comparaison du plaisir de conduire Simone, à une vitesse relativement basse (50 km/h). Et encore plus, quand on enlève sur l’application « waze », tout ce qui est « autoroute » et « routes express ». On doit alors, avoir une confiance absolue en cette géolocalisation satellitaire, qui nous emmène d’un point A à un point B, par des routes les plus improbables. Elles n’ont plus de pointillés entre les deux voies, elles n’ont plus de bitumes lisses, on ne croise plus grand monde. On ne sait plus, où est le Nord du Sud, l’Ouest de l’Est. On croit parfois revenir au point A, on pense arriver dans une impasse du trou du cul du monde, on s’inquiète, on s’interroge mais on continue de rouler. Pourquoi?… Parce qu’on est en road-trip, et qu’on découvre des paysages sublimes après un virage, des petits coins de verdures épatants passée une colline, des champs fleuris de jaune au détour d’un village, une cabane perdue au bord d’un étang, un arbre esseulé dans la verdure d’un pré, tous ces petits riens qui donnent envie de s’arrêter, de les photographier à jamais dans notre mémoire visuelle et de respirer un bon coup le paisible de la nature….

Et puis il y a ces tous petits détails, ces petits riens qu’on aperçoit et qui nous questionnent,

-« Bah dis donc, toutes les maisons ont un mât de cocagne dans leur jardin, avec parfois, un long fanion ou un drapeau du pays! … Je ne savais pas qu’ils avaient une fierté nationale comme les amerlocs!? »

ou

– » Tiens! Il y a plus de Teslas qu’au Pays-Bas mais moins qu’en Allemagne?! »…

ou encore

– » Oh! Ils ont des serres en verres mais pas pour faire pousser des tomates, mais pour profiter du soleil! Tu m’étonnes avec ce vent!.. »

L’autre élément indispensable dans un voyage pour plusieurs semaines, est la musique. Nous avons cherché, analysé, refusé, sélectionné, évincé, pinaillé, méticuleusement et soigneusement pendant des mois et des mois, les CD (Une espèce de disque en plastique et métal, sur lequel les chanteurs enregistraient leur mélodie et leurs paroles) qu’on voudrait écouter dans notre Simone. Le choix fut rude, et jusqu’au dernier moment, nous avons écarté certains groupes car l’écoute était impossible dans Simone. Elle est assez bruyante quand on y fait attention. On le remarque surtout lorsqu’on commence à parler ou plutôt à crier…. Par exemple, le rap n’est pas assez musical, et le hard-rock comme Deep-Purple passe moyen. Ou alors il faudrait peut être investir dans des enceintes « double surround Dolby atmos » pour avoir le son parfait.

Mais quand on les a, quel bonheur!… Ce peut être des musiques qui rappellent notre jeunesse, « Noir désir », « Bob Marley », « Mort Schuman » ou alors que nous avons pu écouter des centaines de fois, « U2 », « Lenny Kravitz », « Mort Schuman » ou bien qui ne nous font pas oublier notre pays, « Lavilliers », « Bashung », « Mort Schuman »…

La route passe encore mieux. On chante, on fait les choeurs, on « Air-piano », ou on « Air-trompette » (faire semblant d’avoir l’instrument en main.) C’est top!

Un copain me disait avant de partir :

– » Hey copain, faut bien cacher tes CD, si tu ne veux pas attirer les voleurs! Et prends bien aussi avec toi, ta façade détachable de ton auto-radio-cassette, quand tu sors! Y’en as bien une, non ? »( Note de la rédaction: Il a le même âge que moi…)

Mais aux jours des fichiers MP3 et du téléchargement, qui s’intéresse encore ou connaît le CD?…