le beau danube brun

Pour avoir longé le Danube depuis la ville de PASSAU, ( proche de la frontière Autrichienne), on ne peut pas dire que nous l’avons vu bleu. Johann Strauss fils était peut être daltonien ou drogué ou alors, c’est la pollution???!!!

Notre premier arrêt après la Tchéquie est un arrêt pour remplir le frigo. Nécessaire après 3 jours d’isolement dans les montagnes. Mais après ces 3 jours de calme, le retour à la civilisation est déstabilisant. Nous retrouvons la foule et le bruit dans le supermarché « EDEKA ». Nous sommes perdus. Derrière les étals de boucherie, charcuterie, fromagerie et poissonnerie, nous voyons des fourmis s’activer pour servir avec zèle le client. Nous n’avons pas le temps de réfléchir à ce qu’on désirait manger, qu’ils nous servaient déjà de la mortadelle, du saucisson et des brochettes marinées. On dit « STOP » avant de voir nos sacs déborder et nous nous enfuyons en courant vers les caisses. Trop de choix dans les rayons étagés aussi, on ne sait pas quoi prendre.

A la boulangerie, à la sortie des caisses on se dit qu’on pourra prendre notre temps pour choisir notre pain, mais non! On se retrouve avec une baguette et on nous demande 2,60 euros! Je vérifie. Pas de prix indiqué! Juste une information pour nous dire qu’elle est bio!… « Ok Bio!…Ok 2 euros 60! Viens ma chérie partons de ce monde de fous! »

Ce n’est plus les prix de la Tchéquie.

Nous avançons vers Vienne. Nous cherchons un spot à une quinzaine de kilomètres de la ville de LINZ.

Première route à droite pour nous approcher du Danube. Rien! Que des golfeurs et leurs propres mares. Pas possible de s’y mettre! (« Bah pourquoi? On ne gênera pas! »)

On va un peu plus loin, et là, on découvre un plan d’eau cristalline, avec des personnes qui y nagent ou qui bronzent sur l’herbe autour. Nous n’avons pas le choix, il fait chaud, ils donnent envie, on verra notre lieu d’hôtel plus tard, on est libre.

-« Viens ma chérie! Allons tremper nos fesses et faisons un aller-retour dans l’eau avant de se sécher et reprendre nos recherches. »

Génial!

Plus tard, nous reprenons Simone et nous passons dans un village. Il nous faut de l’eau potable!…

-« Là! me crie Stéphanie, Un cimetière! »

Nous nous arrêtons et discrètement avec notre jerrican de 10 litres et notre grosse bouteille d’eau de 2 litres, je me glisse derrière l’enceinte. Je peux donc vous le décrire: Très propre, très symétrique, pas de pierres tombales mais que de jolies fleurs. J’ai même vu près du robinet, un distributeur de bougie avec couvercle, brûleur de jour, pour un euro!…

Je remplis, je sors, j’ouvre la grille, « BING », « AÏE! », la croix forgée de Jésus du dessus du portail me transperce le crâne.

– » Tu ne voleras point l’eau potable des morts! »

-« Ok, ok Dieu. Tu as raison, je ferai 10 « Pater » et 20 « je vous salue Marie », avant de me servir gratuitement la prochaine fois ! »

De l’arnica sur ma bosse rouge par ma chérie pharmacienne et quelques minutes plus tard nous finissons par trouver un endroit isolé pour dormir.

Nous la faisons alors, à la Tchèque, nous allumons un petit foyer directement devant notre emplacement, sans pierres autour et avec que du petit bois. Une heure après, efficacement, nous mangeons nos délicieuses brochettes de poulets et de porcs marinés avec une portion de semoule. Nous nous régalons.

Une nuit de sommeil et nous repartons pour une dernière étape intermédiaire avant Vienne. Nous sommes d’accord pour dire que la route de LINZ à MELK, est absolument magnifique.( Linz par contre, détonne dans le vert autrichien, avec ses industries et ses cheminées)

Nous sommes dans la vallée, avec de part et d’autres des falaises balèzes qui trempent leur pieds dans l’eau. Que des arbres sur leurs versants avec de temps en temps sur la crête, un fort, un château, une bastide, une bastille qui domine le Danube et agrémente le paysage . Sur les 2 côtés des berges, quelques espaces où se nichent quelques maisons dans un coin presque plat de verdure, ou un village aux bords escarpés.

Nous roulons sur une piste cyclable à voiture. 70 km/heure tout le long. Et on comprend, on imagine, que de faire une croisière sur un « promène couillon » au milieu du Danube est encore plus impressionnant et beau que sur une route.

En voiture ou en vélo, on ne voit que bien que du côté opposé. Le nôtre, même si on penche bien la tête contre le pare-brise avant, est plus difficile à admirer!…

Ce soir, nous sommes sur les hauteurs.(Les cimetières en Autriche ont aussi des WC!) On entend moins les voitures et on voit mieux le Danube!

Vive l’Autruche!…