On n’y croyait plus!

Nous pensions partir juste après la Pâques. Puis, au bout d’une semaine à tout ranger, tout préparer et tout gérer, nous ne nous voyions prendre la route qu’après la Saint Glin-Glin, mais finalement c’est à la Sainte- Valérie, à 17h, que nous avons dit « au revoir » à la maison de Stéphanie, puis à son lotissement, puis à Sainte-Marie-des-Champs, puis au canton d’Yvetot, puis à la Seine Maritime et enfin à la Normandie.

Il est vrai qu’un voyage de plusieurs mois, où l’on file tout droit vers le Grand Nord, demande une certaine préparation. Il faut essayer de ne rien oublier et prévoir toute éventualité. Alors, on achète, on récupère. On garde par exemple des élastiques ou de la « patafix » au cas où, sans trop savoir si cela aura une réelle utilité, et puis, après avoir étalé toutes ces affaires par terre, il faut réussir à caser toutes celles-ci dans deux placards et un tiroir.

Cela demande une grosse réflexion.

Mais l’expérience de nos précédentes vacances en combi et un certain sens de l’organisation nous a permis d’avoir l’utile à portée d’un bras. Mais dans 2m2, c’est facile.

Cette aventure est prévue depuis plusieurs années, mais c’est quand on part qu’on s’en rend vraiment compte. Cette idée de prendre une seule direction, Le Nord, et une étape finale, la Norvège, sans date programmée de retour, est extrêmement grisante, jouissive, excitante. C’est comme si nous étions des explorateurs partis à la découverte d’un nouveau monde. J’adore!

En toute modestie, c’est ce que j’ai ressenti pendant ces deux premières heures de route.

Et suprême plaisir, quand nous avons décidé de jeter l’ancre avant de franchir la frontière des mangeurs de frites, nous avons trouvé du premier coup, un spot au top pour cette première étape. Nous avons tourné à gauche par instinct sur la D12, près de Crécy-en-Ponthieu, et nous nous sommes retrouvés sur un chemin de terre bordé d’arbres, entre un champ de colza et un de blé, dans la baie de Somme. Au bout de 100 mètres, perdu au milieu de nul part, Jésus tout rouge (timide? Le froid? Parce qu’il était à moitié nu?) nous accueillait les bras ouverts. Nous sommes rassurés, ce soir, nous sommes protégés.