cap des 3 mois en combi!
Nous sommes à la moitié de notre projet de ROAD-TRIP, et j’estimais de mon devoir de faire une analyse.
C’est en effet très particulier de n’avoir absolument aucun impératif de citoyen « normal » chaque jour!…. Comme ne pas entendre de réveil tôt le matin, ne pas prendre sa voiture pour l’exercice d’un métier, ne plus régler des factures électrique, prêt, loyer etc chaque début de mois, ne plus nourrir les enfants ou autres choses du quotidien que j’ai pu oublier….
Je ne sais pas si cette expérience est la même pour tous les VAN-LIFERS (« Vanne lifeurses »), mais notre voyage pour l’instant, s’est décomposé en deux phases principales et nous abordons une troisième.
La première a été celle de tout voir, tout découvrir. Je l’appellerai « excitation de l’aventure ». Chaque jour nous marchions ou nous roulions sans aucune véritable pause. Nous ne nous ménagions pas.
Puis la deuxième fut celle d’avancer rapidement dans chaque pays et de tout découvrir et tout voir mais avec parfois une pause hebdomadaire de « rien ». Je la nommerai « excitation pondérée »
La troisième est en cours, mais je peux vous dire que ce sera un peu comme la deuxième qui est un peu comme la première mais cette fois-ci, on espère, avec encore plus de pauses dans la semaine, et peut-être que son nom sera « excitation raisonnable »…. Ou pas!
Nous avons aussi évolué par un regard critique entre nos croyances et la réalité.
-Croyance : « Super, on va rencontrer plein de monde sur notre parcours, on va faire connaissance! On va faire la fête! On va partager! Ça va être génial! »
-Réalité : On ne croise pas grand monde! Et quand on rencontre un , on ne le lâche plus! On s’incruste même sur leurs photos (cf Yuri) pour ne pas qu’ils nous oublient!
-Croyance: Dans les pays étrangers, on trouvera un spot sauvage à tout moment. On tournera à droite ou à gauche, et nous aurons une superbe vue sur un paysage avec un toilette, de l’eau potable et une douche. Bah non ou ça s’appelle comme en France, « Camping! » ».
-Réalité: « P****! »… On galère pareil! On tombe sur des impasses, sur des dépôts d’ordures, sur des centrales nucléaires et on doit faire des demi-tours tout le temps. Trouver de l’eau est aussi, un autre problème régulier. C’est stressant. On en a besoin pour se laver ou faire la vaisselle, et régulièrement nous sommes à l’affut de toute source d’eau potable! Cimetière, sources gratuites au bord des routes, ou parking de camping-car pour l’acheter (1 euro les 100 litres en moyenne) sont nos solutions.
-Croyance : On aura du temps pour faire plein de choses. Stéphanie avait emporté une bibliothèque entière de livres sur la naturopathie, et sur la méditation pour approfondir ses connaissances, et moi, J’espérais m’améliorer au jonglage, à l’harmonica et au pliage de papier entre autres.
-Réalité : On a le temps de rien. La route, les excursions, les siestes, le blog, sont chronophages. Ce fut une mauvaise surprise pendant les deux premiers mois, puis nous avons fini par accepter. Nous n’avons pas eu le choix non plus!
-Croyance : Nous allons vivre dans un cocon tous les jours où tout est à portée d’un bras!
-Réalité: C’est vrai et c’est plutôt génial. Il y a un petit temps d’adaptation, mais quand on acquiert avec le temps, souplesse et patience, la vie dans un combi est vraiment agréable. On ne se cogne plus et on ne s’énerve plus pour attraper le sucre en poudre au fond du placard. Bon, d’accord, ce n’est pas le van le plus adapté par mauvais temps : ne pas pouvoir se mettre debout et être toujours plié peut devenir pénible sur la durée, et c’est une des raisons qui nous ont poussé vers le sud.
-Croyance: Nous allons trouver plein d’autocollants pour les coller sur nos portes de placard ou de frigos.
-Réalité: Ce n’est plus la mode! La mode est aux magnets!…..C’est bête!
Pour conclure, un road-trip dans un combi reste particulier. Une fois que nous avions bien enregistré dans notre micro-processeur cérébral(un bon 2 mois), la douche froide, les sanitaires extérieur, la place restreinte et la réalité face aux croyances, nous avons pu obtenir une sorte de lâcher-prise efficace sans frustrations et sans « ras-le-bol ».
Autre chose : si on part à deux, il vaut mieux être sûr de la personne avec laquelle on part, car vivre tous les jours dans une boîte à savon, sans croiser personne d’autre que sa moitié peut paraître long. Nous avons forcément quelques moments de tension mais ils sont surtout liés à la notion de pilote/co-pilote. Ces instants-là sont courts.
Chaque jour qui passe, nous saisissons la chance que nous avons d’effectuer ce périple. Regarder les oiseaux voler, entendre les mouches péter, prendre un petit-déjeuner ou un apéritif face à un décor de cinéma, rencontrer des personnalités marquantes, ne jamais savoir le jour ou l’heure qu’il est, sont des souvenirs magiques et inoubliables! Et on les apprécie à leur juste valeur!
NB: J’ai pris du retard dans la rédaction de cet article de blog, et nous entamons notre cinquième mois. Nous sommes sur le chemin du retour, et nous comprenons de plus en plus le luxe que nous avons eu de réaliser notre projet! Nous sommes contents de rentrer, mais nous sentons bien que la reprise du quotidien risque d’être difficile et que nous repenserons avec nostalgie à notre voyage.
– » C’était bien quand même! Quand-est-ce qu’on repart??? »